Xavier Copel, oenologue
aux dents longues, s’est lancé dans une aventure incroyable : il
sélectionne des parcelles chez des vignerons complices et les vinifie à sa
manière, au sein même des propriétés. Les vins sont vinifiés et élevés à
part, et seront embouteillés sous sa marque de négoce, Primo Palatum, sans
référence au domaine d’origine, dont le nom reste même tenu secret. Tout
ceci ne serait que vanité si Xavier Copel n’avait en tête la volonté
d’exprimer, voire d’exacerber, les caractères intrinsèques de chaque
terroir.
Autre originalité : la palette des appellations couvre tout le grand
Sud-Ouest. On y trouve un bordeaux comme un minervois, un cahors comme un
canon-fronsac, un jurançon comme un madiran, un côtes-du-roussillon comme
un sauternes.
Après un galop d’essai en 1996, Xavier Copel a affiné son principe en 1997
et, dans ce millésime plutôt ardu, il a réussi au-delà de toute espérance. |
Ses vins rouges
apparaissent denses et charnus, avec des structures tanniques
imposantes mais à grain lisse, et des expressions aromatiques éclatantes.
Ses vins blancs se révèlent extraordinairement denses, impressionnants de
sève. De vrais vins de caractère mis au monde par un accoucheur de génie.
On devrait reparler de cet oenologue volant, ce Rastignac des
vinifications qui ne choisit que des raisins récoltés à des rendements
prostatiques, qui pratique des cuvaisons longues, des fermentations
malo-lactiques en barrique, des élevages en bois neuf sur lies sans
soutirage, bref qui fait partie de ce mouvement moderne qui bouscule les
pratiques et secoue les inerties.
Une seule ombre au tableau, la production est plutôt confidentielle et les
prix peu tendres. Raison de plus pour acheter en primeur. |