la revue du vin de France
juin 1998

Spécial

 


Millésime 97

 

 

 

Le héros du millésime

 

 

Xavier Copel et Primo Palatum

Xavier Copel, oenologue aux dents longues, s’est lancé dans une aventure incroyable : il sélectionne des parcelles chez des vignerons complices et les vinifie à sa manière, au sein même des propriétés. Les vins sont vinifiés et élevés à part, et seront embouteillés sous sa marque de négoce, Primo Palatum, sans référence au domaine d’origine, dont le nom reste même tenu secret. Tout ceci ne serait que vanité si Xavier Copel n’avait en tête la volonté d’exprimer, voire d’exacerber, les caractères intrinsèques de chaque terroir.
Autre originalité : la palette des appellations couvre tout le grand Sud-Ouest. On y trouve un bordeaux comme un minervois, un cahors comme un canon-fronsac, un jurançon comme un madiran, un côtes-du-roussillon comme un sauternes.
Après un galop d’essai en 1996, Xavier Copel a affiné son principe en 1997 et, dans ce millésime plutôt ardu, il a réussi au-delà de toute espérance.

Ses vins rouges apparaissent denses et charnus, avec des structures tanniques imposantes mais à grain lisse, et des expressions aromatiques éclatantes.
Ses vins blancs se révèlent extraordinairement denses, impressionnants de sève. De vrais vins de caractère mis au monde par un accoucheur de génie.
On devrait reparler de cet oenologue volant, ce Rastignac des vinifications qui ne choisit que des raisins récoltés à des rendements prostatiques, qui pratique des cuvaisons longues, des fermentations malo-lactiques en barrique, des élevages en bois neuf sur lies sans soutirage, bref qui fait partie de ce mouvement moderne qui bouscule les pratiques et secoue les inerties.
Une seule ombre au tableau, la production est plutôt confidentielle et les prix peu tendres. Raison de plus pour acheter en primeur.

 

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